mercredi 3 avril 2013

FRATERNITÉ SACERDOTALE SAINT JEAN L’ÉVANGÉLISTE AU CANADA


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SAINT JEAN L’ÉVANGÉLISTE
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lundi 1 avril 2013

A PROPOS DE LA DATE DE PÂQUES

Ci-après l’intégralité d’un article relatif à la fixation de la date de Pâques, et ce en relation avec celle de l’équinoxe de printemps :« En mai de l’an 325 de notre ère, c’est-à-dire en l’an 1078 de Rome, s’ouvrait à Nicée, ville de Bithynie en Asie Mineure, un concile œcuménique, qui réunit 318 évêques, orientaux pour la plupart, et l’empereur Constantin-le-Grand lui-même.
La principale préoccupation de ce concile était de condamner l’arianisme et de s’occuper, entre autres, de la question de Pâques. Réuni de façon plus ou moins autoritaire par Constantin, le concile devait régler rapidement les problèmes d’hérésie et imposer, par son autorité, une solution à la grande querelle pascale partiellement apaisée au cours du IIIe siècle.
Mais ce que l’on a surtout retenu du Concile de Nicée, puisque ses dispositions ont subsisté jusqu’à nos jours, c’est le rattachement de la date de Pâques à celle de l’équinoxe de printemps (lien qui existait déjà avant le concile).
La date de l’équinoxe en 325. – Dans sa bulle “Inter Gravissimas” du 24 février 1582, le pape Grégoire XIII annonce : “Quo igitur vernum aequinoctium, quod a patribus concilii Nicaeni ad XII kalendas aprilis fuit constitutum, ad eamdem sedem restituatur.” [Ainsi donc que l’équinoxe de printemps, qui a été fixé au XII des calendes d’avril (21 mars) par les Pères du Concile de Nicée, soit replacé à cette même date].
On retrouve cette version des faits quelques siècles plus tard, remaniée et interprétée de façon plus ou moins personnelle, dans “l’Art de Vérifier les Dates”, mais aussi chez des auteurs réputés comme Lalande, Delaunay, Chauve-Bertrand, Paul Couderc, André Danjon… pour n’en citer que quelques-uns !
Ainsi Delambre, dans son “Histoire de l’Astronomie”, écrit : “Le Concile de Nicée, en donnant les règles pour la célébration de la Pâque, avait supposé que l’équinoxe resterait invariablement fixé au 21 mars, où il se trouvait en l’an 325.” 
Lorsque l’on veut déterminer la date de l’équinoxe de l’an 325, par exemple à l’aide des “Calculs Astronomiques” de J. Meeus, qui utilise la théorie du Soleil de Newcomb, on trouve que l’équinoxe de printemps arrivait le 20 mars à 11 h 54 m TE.
Avec les théories modernes mises au point au Bureau des Longitudes (théorie VSOP 87), on obtient le 20 mars à 12 h 01 m TE.
Ces temps sont exprimés en Temps des Ephémérides ; en tenant compte du ralentissement de la rotation de la Terre, ils deviennent 10 h 10 m UT environ.
A noter que ces heures doivent être corrigées de la longitude d’Alexandrie (- 1 h 59 m 27 s par rapport au méridien international), ville qui était à cette époque un haut lieu de l’astronomie.
On peut donc dire qu’en cette année-là, l’équinoxe véritable a eu lieu en milieu de journée ou peu s’en faut. Dès lors, pourquoi tant d’auteurs, astronomes ou non, s’obstinent-ils à dire que l’équinoxe de 325 est tombé le 21 mars ? Sans doute n’ont-ils pas pris la peine de faire le calcul…
Cet article n’a pas la prétention d’être exhaustif ni d’apporter une explication définitive au choix du 21 mars comme date de l’équinoxe, ce qui fera l’objet d’une prochaine étude beaucoup plus détaillée. On ne donnera ici qu’un bref aperçu historique et astronomique, visant surtout à rectifier des idées reçues sur le Concile de Nicée.
Les questions d’ordre astronomique au concile. – En – 45, l’astronome Sosigène, lors de l’établissement du calendrier julien, avait prétendu fixer l’équinoxe au 25 mars (qui arrivait en réalité le 23 cette année-là), et attribuait à l’année une durée de 365 j 6 h. Mais la valeur adoptée, plus longue que l’année tropique, a induit une lente dérive de la date de l’équinoxe. Remarquons qu’au début du IVe siècle, les Romains étaient encore convaincus que l’équinoxe tombait le 25 mars, comme le pensait Sosigène quatre siècles auparavant. Cette date prévaudra au-delà du Concile de Nicée dans le calendrier julien, et ce sera l’une des causes de désaccord pour fixer Pâques après le concile.
De la question pascale débattue au concile, on ne possède que trois témoignages : la lettre synodale adressée à l’Eglise d’Alexandrie, la lettre encyclique de Constantin aux évêques à l’issue du concile, et deux passages des écrits de Saint-Athanase, témoin oculaire.
Pour nous, la lettre synodale ne présente aucun intérêt particulier ; elle ne fait que traiter dans le détail la condamnation d’Arius. La lettre de Constantin, rapportée par Eusèbe de Césarée (265-340), lui aussi membre du concile, est une exhortation à en suivre les décisions. Son but est d’uniformiser la date de la fête de Pâques pour tout l’empire chrétien, de sorte que tous la célèbrent le même jour et, surtout, de ne plus suivre les Juifs dont le comput est considéré comme faux.
Quant à Saint-Athanase, outre la condamnation de l’hérésie arienne, il demande aux évêques africains de ne plus suivre pour Pâques le comput juif.
De ces trois sources, il ressort que nulle part il n’est question de la date de l’équinoxe, ni du dimanche qui suit le 14e jour de la Lune ; mais on ne doit pas en déduire pour autant qu’il n’a pas été question de l’équinoxe lors de ces débats. En résumé, le Concile de Nicée a surtout contribué à établir l’unité chrétienne sur un point disciplinaire, celui de fêter Pâques après l’équinoxe. Car la règle en elle-même avait déjà été établie en partie par le pape Victor Ier et les conciles qu’il avait réunis à la fin du IIe siècle.
Le concile, qui n’était pas une réunion d’astronomes, jugea nullement opportun d’entrer dans les questions d’ordre mathématique et astronomique, et recommanda l’usage du comput alexandrin réputé pour sa fiabilité en telle matière, sans toutefois en faire une obligation, et l’équinoxe comme limite inférieure, sans en fixer la date.
Malheureusement, l’uniformité de la fête de Pâques n’était résolue qu’en partie : Rome, en effet, avait son propre comput, et des recommandations du concile, il subsista une double rivalité entre les computs romain et alexandrin. Le premier plaçait l’équinoxe au 25 mars et calculait l’âge de la Lune avec un cycle de 84 ans, le second plaçait l’équinoxe plus tôt et calculait l’âge de la Lune avec un cycle de 19 ans.
Disons simplement que ce n’est véritablement, à quelques exceptions près, qu’à partir du VIe siècle que la catholicité entière a suivi une règle unique pour Pâques. Et c’est finalement le comput alexandrin qui prit le pas sur celui des Romains, notamment à partir de 532, année où le moine scythe Denis-le-Petit lui donna sa forme définitive.
La détermination des équinoxes à Alexandrie. – Astronomiquement, de la seconde moitié du IIe siècle au milieu du IIIe siècle, c’est la date du 21 mars qui prédominait pour l’équinoxe. Puis au cours de la première moitié du IVe siècle, où se place le Concile de Nicée, c’est le 20 mars qui revient sans conteste.
Le savant alexandrin Anatole de Laodicée, qui mit au point vers 277 un comput réputé, non seulement pour sa précision, mais surtout parce qu’il plaçait Pâques, antérieurement aux décisions de Nicée, après l’équinoxe, estimait celui-ci au 22 mars (ou au 21 : une ambiguïté dans le texte grec ne permet pas de trancher rigoureusement).
Il est cependant important d’attirer l’attention sur le fait que l’Almageste de Claude Ptolémé, qui avait observé un siècle et demi plus tôt à Alexandrie, servait de référence. Or, comme l’a montré entre autres Fotheringham, les observations d’équinoxes de Ptolémé à l’aide d’armilles équinoxiales ou de plinthes, étaient très défectueuses : les tables de l’Almageste sont assez exactes au temps de l’auteur, mais deviennent franchement incorrectes pour les siècles suivants. Si les astronomes alexandrins des IIIe et IVe siècles ont purement et simplement adopté les résultats de Ptolémé, on ne saurait s’étonner de l’existence d’un écart de un jour sur la date de l’équinoxe.
Il ne fait aucun doute actuellement que le Concile de Nicée n’a pas explicitement prescrit de règle relative à la date de Pâques, et encore moins établi de tables en permettant le calcul. Il était surtout important dans l’esprit des Pères, de se détacher des traditions juives, autrement dit de fêter Pâques après l’équinoxe.
Remarquons pour finir que les astronomes, qui travaillèrent pendant près de dix ans à la réforme grégorienne, puis l’Eglise, ont pleinement entériné cette date du 21 mars (dont l’adoption remontait à plus de douze siècles !) comme étant celle de l’équinoxe, ce dans un souci de tradition et de respect envers le Concile de Nicée. (Denis Savoie, La date de l’équinoxe et le concile de Nicée, in L’Astronomie, Société Astronomique de France, Paris, vol. 102, 1988, p. 40-41) »
Notes :
(1) Si, d’une façon générale, tout privilège ou acte pontifical scellé du sceau rond peut être ainsi qualifié, le terme désigne particulièrement les  lettres solennelles du pape, identifiées par leurs premiers mots écrits en caractères allongés. Le nom provient de bulla, « petite boule » en latin, du fait du sceau attaché à un acte écrit pour lui donner de la valeur (par extension le terme en vint à désigner l’acte lui-même). A la « bulle », on opposera le « bref » (latin brevium) qui est une lettre pontificale privée.
(2) Abbé Chauve-Bertrand. De ce dernier, voir : La question de Pâques et du Calendrier, Les Œuvres françaises, 1936.
(3) Astronomical Tables of the Sun, Moon and Planets, Willman-Bell, Richmond, 1983.
(4) Temps des éphémérides.
(5) Sur ce point : cf. P. Bretagnon et G. Francou, La théorie VSOP 87, Bureau des Longitudes, Paris, mai 1987.
(6) Ou TU, soit : Temps Universel.
(7) Le méridien de Greenwich, qui donne le temps GMT.
(8) Du latin computare, « compter » : calcul du temps, entre autres, des jours et des mois pour les fêtes mobiles religieuses. Dans l’établissement du calendrier, l’épacte (latin epactae, du grec epaktai, « jours intercalaires ») est le nombre qui est complémentaire pour déterminer certaines dates comme Pâques. C’est en fait le nombre de jours qui correspond pour une année donnée à l’excédent de l’année solaire sur l’année lunaire. D’une manière générale, l’année liturgique est définie par le « style », qui en marque le début, différent selon les usages : Noël, Annonciation en style florentin. Dans la Chrétienté, la tradition la plus courante était de prendre la date de Pâques ; face aux problèmes posés par cette date mobile, on imposa en 1564 le 1er janvier : style « de la Circoncision » (fête le 1er janvier).


R. Père Paul Clément